J’oh la la !

Au Coeur du Code. 

Il y a le Coeur, et il y a le Code. 

Johara, c’est l’incarnation de tout ça. 

Le Coeur (qu’elle connait bien puisque son visage en épouse déjà la forme), on le retrouve dans son écriture. Les mots glissent sur le clavier, poussés par son envie de nous faire rêver. Elle joue avec les sons et les couleurs que la langue a à nous offrir. Elle laisse les mots aller, jouer, se cogner, nous séduire. 

Le Code, c’est ce qui fait battre son Coeur et inspire sa plume. Elle aime sa matière. Elle la domine, et pourtant elle la craint. Finalement elle l’admire, et travaille d’arrache pied pour un jour être admirée par elle. 

Alors du coup, Johara, elle a touché mon coeur en plein code. Ou quelque chose comme ça. Et c’est avec joie et honneur que je vous la présente aujourd’hui, comme Juriste de la semaine. 

Première Partie : Toi 

Première sous-partie : Info Perso

Prénom :  « Non pas Johanna, Johara ! ». Jo, pour les plus proches.

Âge :  21 ans depuis peu et quelques rides précoces au coin des yeux. Qui a dit que le droit ne faisait pas vieillir ? *rictus convulsé*.

Couleur préférée : Le trio rouge, noir, blanc, les couleurs du quotidien de chaque bébé-apprenti juriste, et pas que !

Bien plus que de simples couleurs, un véritable « code sociétal » :

Le Rouge Dalloz : celui du vernis à ongles et du rouge à lèvres pour les occasions, celui qui fait ressortir la doublure des sacs pour y retrouver son trousseau de clés, qui marque le début ou la fin d’un chapitre et qui met en avant ce qui est important. Oui, ce rouge de la féminité et de la gourmandise.

Le Noir café corsé : pour incarner la simplicité au quotidien, l’élégance du trait d’eyeliner et du mascara, et le côté classique des tailleurs et des indémodables ballerines cuir ou vernies pour le côté chic. Celui de la robe d’avocat. J’ai soudainement envie de chocolat noir…

Le blanc de la page word, oui, celui de cette incontournable chemise blanche qu’on sort à chaque entretien ou oral, celui du détail de la robe d’avocat, celui de la french manucure d’une pause beauté occasionnelle, celui de la seconde chance (je parle du tipp-ex bien entendu 😉 .

Pour résumer, classique et élégant. Pour le reste, il y a les stabilos et les post-it pour égayer nos révisions.

Plutôt sucré ou salé ?  Je refuse de trancher, les deux ! J’hésiterai personnellement entre une pizza O’schia et une glace Amorino, ou encore entre des lasagnes et des macarons. Pas vous ?

Snack fétiche en période de révision ? Je la joue plutôt « buffet à volonté » pendant les révisions, sous le regard effaré et la poker face de mes ex-colloques « TOUT CA ?? ». Une addiction croissante pour les « Bounty » cependant, que je détestais enfant (allez savoir pourquoi…). Une fidélité avérée pour les pates pesto/parmesan/origans.

Et un rituel constant depuis quatre semestres : un japonais à volonté un dimanche sur deux pour appréhender la semaine de galops ou de partiels…

Comment bois-tu ton café ? Le café, sponsor officiel, amant fidèle, et soutien inconditionnel de tout étudiant en droit depuis ses débuts.

Je le bois allongé comme mes nuits de révisions, et court pendant mes brèves pauses café à Cujas. Sucré quand il n’est pas accompagné d’une barre de chocolat pour cacher le côté trop amer auquel je ne m’habituerai jamais (eurk !).

Plutôt redbull ou guronzan ? Plutôt Coca. Une satisfaisante alternative au café et au thé. Il n’y en a jamais assez ! Que j’alterne bien évidemment avec de l’Arizona ou du Ice Tea pêche pendant les journées chaudes et ensoleillées de révisions en terrasse, hydratons-nous, hydratons-nous ! Et avec glaçons et une tranche de citron s’il vous plait ! Ça boost suffisamment. Pourquoi aller jusqu’à l’extrême ?

Redbull jamais testé mais ultime recours. A essayer soon…

Cri de désespoir préféré ? Il y en a un pour chaque occasion.

Le fameux et quotidien « P****nnnnnnnnnnnn » ultra long (il peut durer 6 secondes facilement quand je suis seule) et sa variante « TAIIIIIIIIIIIIIIIIIIN… » en société (pour amortir le choc de mon auditoire (ils ont du mal à cerner ce que vous marmonnez sous votre barbe, parfait pour semer la confusion, excellente alternative; j’essaie tant bien que mal de perdre cette habitude, ce TOC limite).

Un soupir prolongé et bruyant aux trente dernières et pénibles pages, quatre heures avant chaque partiel. « Je ne bouclerai jamais le programme », « ça va tomber sur la fin ! », « je suis foutue ! », ne cesse de me répéter cette voix intérieure que j’essaie d’étouffer en les lisant à voix haute et rapidement pour ne pas retenir grand-chose au final. Vous savez, ces trente dernières pages qu’on a pas forcément imprimées et reliées au reste du cours magistral ? Les plus pénibles de votre période de révisions.

Un autre soupir de déception court et silencieux à chaque petite note de galop.

Ah oui, j’ai failli oublier, mon cri pour m’exprimer dans une situation pathétique, le fameux « LOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOL » (essayez avec une voie grave, ça donne plutôt bien !)

Cri d’espoir préféré ? Une inspiration aigue et joyeuse (dit comme ça, ça fait bizarre, mais je vous promets que c’est discret (sourire)).

Sa variante vous la connaissez aussi bien que moi, le « YEEEEEESS » ferme quand on a notre année.

Deuxieme sous-partie : Curriculum Vitae 

Niveau d’études : Troisième année en droit privée achevée. Ma passion pour le droit privé a débuté vers la fin de ma L2 quand j’ai découvert le droit de la responsabilité civile. J’ai tout de suite accroché ! Et depuis, elle n’a fait que s’accroitre cette année.

Perruche, Stéphanie M, les clauses léonines et la fenêtre de tir, le licenciement sans cause réelle et sérieuse, c’est ce qui me parle le plus !

Objectif professionnel : Juriste d’entreprise ou avocate ? Seul le futur nous le dira. Difficile de se projeter concrètement ; je vis « à l’année » et fonctionne par « expérience » et « ressenti ».

Aujourd’hui j’ai pour projet (encore très flou mais ça cogite …) de combiner l’aspect ressources humaines et droit des affaires, ce serait l’idéal, mais j’ai encore beaucoup à apprendre et à découvrir. Ce n’est que le début !

Matière préférée : Droit du travail, très protecteur de la partie faible. Très vivant, complexe et changeant. Droit de tous les jours.

Adage latin préféré : « Cuique suum reddere » – Il importe de rendre à chacun ce qui lui revient.

C’est simple, clair et concis. Si je devais résumer le droit, je citerai cet adage.

Team ptit cab ou gros cab ?  « Ça dépend » ! Difficile de trancher encore une fois.

L’ascenseur va dans les deux sens : ptit cab pour les débuts et se forger une première et solide expérience professionnelle, exigée dans les gros cabs, et inversement : gros cab pour les premières opportunités. Plusieurs facteurs entrent en compte ; personnalité, ambition et choix de combiner vie pro/ perso.

Pour l’instant, je me vois dans un cabinet à taille humaine.

Premier manuel de droit acheté ?  « L’Essentiel de la Méthodologie juridique » de David Bonnet, ça compte ? Une amie m’avait recommandé de commencer par « traiter le problème à la racine » à mes débuts. J’ai donc compris tout l’intérêt du plan bipartite en deuxième année. Véritable guide pour tout débutant ; Encadrer la pensée, le savoir et la démonstration dans un moule préalablement pensé; la forme au service du fond.

Le manuel de méthodologie juridique est ce qu’est pour un avocat Lexis Nexis ou Dalloz, le GPS pour un touriste parisien pommé, un outil indispensable pour débuter et sur lequel s’appuyer.

Bosseur de nuit ou du matin ? D’après-midi pour les découvertes et les préparations de TDs. De nuit mais seulement le vendredi soir pour boucler une dissertation, revoir tout un programme. C’est une sorte de rituel qui s’est mis en place, une routine indispensable pour s’organiser.

Première carte de bibliothèque ? Celle de la BU de Paris 1 (Broca), mais celle qui compte le plus est ma carte cujas. Une véritable bulle pour toute personne qui y pénètre. Dommage qu’il y fasse aussi chaud l’après-midi !

Appart ou colloc ? Appart. Ayant eu des colloc adorables, je m’apprête désormais à vivre seule.

Le droit et moi avons besoin désormais de plus d’intimité pour vivre notre relation. Nos querelles, mon incompréhension et parfois mes larmes commencent à peser sur la sphère publique. On dit que l’amour dure trois ans… je suis persuadée qu’il peut durer plus. Patience et persévérance…

Deuxième Partie : Toi et le droit 

Première sous-partie : Soyons sérieux

Comment as-tu eu envie de faire du droit ? Très longue histoire. Mais je vous livre la version courte. J’étais destinée pour des études d’architecture ou de design depuis que je suis petite. Les émissions de Valérie DAMIDOT m’ont beaucoup inspirée durant mon adolescence. Le sourire, les larmes de joie qu’elle donnait aux gens à la fin de chaque émission. C’était le service que je voulais leur rendre également.

Une fois au lycée, mon rêve a disparu (je crois qu’il s’est perdu en cours de route). Puis je suis arrivé en Terminale. Bonne élève certes, mais assez pommée sur le coup . Ce qui m’a paru le plus évident était le droit quand j’ai commencé à procéder par élimination. J’avoue que les séries américaines y sont aussi pour quelque chose (Good Wife avec laquelle j’ai commencé).

Mais la question qui importe aujourd’hui est COMMENT je veux faire du droit ?

« La vie est une somme de jours où il faut se réveiller tous les matins pour aller bosser ; si vous attendez le weekend end, c’est que vous avez mal choisi, ce n’est pas ça la vie ! » ; j’ai vraiment réalisé ce matin-là en amphi ce que je voulais.

Ne pas être dans la dimension conflictuelle, mais être dans la Pré-vention (pourquoi pas de la médiation, conciliation ou de l’arbitrage aux débuts ? Plus dans le relationnel, moins dans le conflictuel. Prévenir avant de guérir. CRFPA, tu m’attendras …

Après le droit, quoi ? Seul l’avenir nous le dira. Les opportunités ne préviennent jamais.

Le droit, c’est quoi pour toi ? Un moyen d’action, un outil pour rendre ce qui est dû à chacun, réparer les injustices, sanctionner à juste mesure, une réponse à l’anarchie et à l’arbitraire des juges. Un instrument qui ne cesse de s’adapter aux évolutions et aux mœurs de chaque société. Quand il est justement pensé, le sésame de la démocratie.

La combinaison vie pro vie Perso tu la perçois comment ? Comme on sépare le religieux du politique, on devrait séparer la vie pro de la vie perso.

La vie perso ne doit aucunement être au service de la vie pro. Je n’aimerai pas être amenée un jour à choisir. Mais ça s’apprend. Tout est question de priorité dans la vie. La carrière et les gros salaires ou la famille, les amis et la vie sociale ? Et pourquoi pas les deux ? L’équilibre, le juste milieu…

On commence tous en tant que « no-life » au début, mais après, il faut savoir gérer et faire des compromis. L’organisation est la clé de l’épanouissement dans la vie de chaque étudiant.

Et puis chacun a sa propre vision du bonheur. « Quand on aime, on ne compte pas », les heures passées sur tel dossier, les nuits blanches ou les efforts fournis… soyons passionnés, tout simplement…

Il y a aussi des « périodes » dans l’année où il faut fournir un travail conséquent : ADAP – TA – TION.

Grand plaideur ou peur du vide ? Peur du vide. J’ai mal au ventre avant chaque oral ou entretien. Je n’imagine pas une plaidoirie.

Mais tout s’apprend. On ne nait pas grand plaideur comme on ne majore pas sans travail acharné. Une fois lancée et confiante, on ne peut plus m’arrêter (« elle va se taire quand ? »). Franchement, tout dépend de mon public. Quand je sais qui est en face de moi, je me sens beaucoup plus confiante.

Deuxième sous-partie : Soyons fous

Si tu pouvais vivre (ou avoir vécu) la vie d’un autre juriste, laquelle choisirais-tu ? Harvey Specter sans hésiter ! Pas besoin de me justifier. La série vous fait des démonstrations quotidiennes. Mais son charisme et son physique l’avantagent, avouez-le mesdemoiselles… Harvey si tu me lis, prend mes coordonnées !

Si tu devais tout recommencer, que changerais-tu ? Rien du tout. Toute expérience personnelle (mon premier défi, les premières déceptions, mais aussi les accomplissements…) forge le caractère et permet de faire ses choix de manière ferme et décisive.

J’ai croisé le chemin de personnes malveillantes, décourageantes et compétitives depuis le début, mais au final, on apprend à vivre avec. J’ai aussi reconnu mes vrais amis en période d’échecs et de doute, un soutien incontestable, « les vrais » comme on dit !

Sans regrets, vraiment !

Si ta vie était une œuvre de fiction célèbre, laquelle serait-elle ? Disons une fiction à mi-chemin entre Anne Hathaway dans « Le Diable s’habille en Prada » et Mike Ross, dans « Suits ». Un chemin semé d’embuches pour y parvenir mais une persévérance et une motivation sans faille depuis le commencement.

Quelque chose à ajouter ? 

Ça me rappelle la « question piège » des entretiens d’embauche.

Je finirai cet interview en donnant un conseil pour les futurs et actuels bébés-apprentis juristes (sans prétention, j’en suis encore une :p) : ne suivez pas la masse par peur d’échouer car cela semble difficile, faites vos propres choix et assumez-les. Vous avez vraiment envie de prendre pénal en TD mais finances publiques c’est mieux noté ? Choisissez pénal. Vous vous spécialiserez sans doute là-dedans. Et inversement.

Vous êtes seuls devant votre copie au partiel, en janvier, en avril, aux rattrapages et au CRFPA. vous serez seuls pour choisir votre voie et devant votre jury au Grand O. Vous serez seuls durant vos 40 ans de vie pro à venir. Alors faites le choix qui vous convient le mieux pour n’avoir aucun regret quand vous vous réveillerez tous les matins.

Ne le faites pas pour le prestige, faites-le pour vous !

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