Le Fabuleux Destin de Mademoiselle Minus

J’ai aussi du mal à parler d’elle.

Pour les mêmes raisons que l’Impératrice.

Beaucoup trop de choses m’échappent, alors j’ai du mal à prendre la plume.

Pourtant, elle est face à moi tous les jours.

C’est la première personne que j’ai rencontré au Cab.

Mon premier jour.

Je me revois passer le pas de la porte, demander la RH en arrivant à l’accueil.

On m’a fait patienter dans le hall.

Je revenais de loin. De très loin

J’avais l’esprit ailleurs. Plus rien de tout ça ne comptait.

Pourtant, je m’étais jurée de leur laisser une chance.

J’avais mis mon haut des premiers jours. Celui avec un col Claudine blanc. Et même une veste de costume.

J’ai attendu. Longtemps.

La femme de l’accueil a fini par revenir vers moi.

« La RH ne peut pas vous accueillir. Mais vous avez une formation ce matin. En salle 8. Allez y. »

C’est peut être à ce moment que j’aurais du partir.

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Voyage le long du Fil

Mardi matin

À peine arrivés, les beaux jours sont déjà repartis.

Comme si le ciel non plus ne savait pas trop où il en était.

Dans le Carton, à l’abri du froid et de la pluie, j’allume mon ordinateur, ouvre une page internet et appuie machinalement sur le touche « f » du clavier pour être redirigée vers le site qui va rythmer ma journée.

C’est les vacances.

Les gens publient leurs photos de voyage.

Voyage.

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Mon Empire contre ses Dragibus

Il est temps pour moi de vous présenter celle dont j’ose à peine prononcer le surnom.

L’Impératrice de Saba.

Le seul personnage du Cab dont il est difficile de parler tant sa complexité me laisse perplexe.

Ma difficulté à la cerner vient surtout de ma difficulté à appréhender tout son pouvoir.

Pas sûre d’avoir compris les règles.

Pourtant, c’est important les règles, pour survivre.

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La Citrouille de Proust

Beaucoup, beaucoup de choses se bousculent ces derniers temps.

Qu’il est étrange d’apprendre à vivre autrement qu’en ne faisant que travailler !

Je m’initie aux plaisirs de journées intellectuellement non-transcendantes mais que les beaux jours rendent agréables ; je découvre le monde parallèle des boutiques à la pause déjeuner et des supermarchés ouverts en sortant du travail ; la réponse « je peux pas, je suis au Cab » à tout type de proposition n’est plus systématique ; je déambule, parfois sans but, dans les rues de Paris ; je n’ai plus aucune raison de résister aux terrasses animées qui m’ont toujours fait de l’œil et je m’abandonne tous les matins aux plaisirs solitaires d’une balade le long des quais.

Ca fait tout bizarre, bizarre.

Le plus étrange est de constater qu’en ce mois d’avril 2015, pour la première fois depuis quelques mois, je suis face à un étrange constat : mon cœur cicatrise.

Le matin, je souris, la journée je ris, les souvenirs des spectres de mon passé ne sont plus aussi douloureux qu’il y a quelques semaines.

Enfin, je dis bien cicatrise.

Car il ne faut pas grand-chose pour éveiller les spectres.

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