Sérieusement, c’est quoi le truc avec les pandas ?
Je sais que c’est un phénomène à côté duquel je suis passée, et que j’ai du mal à comprendre.
Alors je demande autour de moi et gentiment on m’explique : « tu comprends un panda c’est HYPER mignon, mais en même temps, c’est HYPER puissant. On rigole pas avec un panda ».
Cette semaine, la CyberCopine sélectionnée pour partager avec nous son expérience n’est autre que Marion, et Marion, son surnom c’est pandavoyageur.
Ce qui m’a d’abord interpellé avec Marion, c’est qu’elle n’est plus seulement juriste ou élève-avocat… Elle, elle a passé le cap, elle est Avocat, depuis quelques mois, et ça, ça en jette.
Du coup, quand je m’attarde sur sa CyberVie, je suis pleine d’admiration. Je la trouve forte Marion. Et en même temps, elle a l’air hyper douce et généreuse.
Du coup j’ai compris ! Marion, c’est comme un panda : elle est hyper douce et mignonne mais clairement c’est une battante. Ce qu’elle veut ? Si j’ai bien compris c’est changer le monde.
Et j’ai comme l’impression qu’on pourra pas l’en empêcher.
J’en ai assez dit, il est temps de la faire parler !
Première partie : Toi
Première sous-partie : Info Perso
Prénom : Je m’appelle Marion. Prénom sans aucune particularité, surtout quand tu es née en 89-90! Ah si, je sais que personne n’a jamais trouvé d’autre prénom qui se finisse en -ion. Défi time!
Âge : j’ai 25 ans, bientôt 26. En fait je suis presque à l’âge où on me refuse toutes les réductions pour les jeunes…Le début de la fin!
Couleur préférée : Pas vraiment de couleur préférée, mais je dirais le bleu parce que je suis du Nooooord (avec l’accent), et que le ciel, je l’ai pas vu souvent bleu là-haut.
Plutôt sucré ou salé et snack fétiche en période de révision : Je suis à 100% sucrée, et surtout je suis très chocolat (c’était donc mon snack fétiche en période de révisions. Et encore maintenant d’ailleurs).
Comment bois-tu ton café ? Par contre, je ne bois pas du tout de café. J’ai essayé de me forcer, pour diverses raisons : d’abord, parce que moi aussi j’ai envie de dire « on ira se boire un café un de ces quatre », mais également parce qu’apparemment ça aide pendant la pire période de ta vie d’étudiant (le CRFPA).
Plutôt redbull ou guronzan ? Hors de question que je boive du Red Bull, le goût n’est acceptable que quand tu as déjà trop bu, et puis la compo est franchement beurk. Le guronzan, je ne connaissais pas, j’ai du cherché sur internet. Du coup, non plus.
Cri de désespoir préféré ? Mon cri de désespoir ressemble sûrement au plus long « naaaaaaaaan » de toute la terre. Celui pour lequel il te faudrait 4 poumons. Relation de cause à conséquence, quand l’espoir revient, j’ai plus de souffle, donc je ne crie plus.
Deuxième sous-partie : Curriculum Vitae
Niveau d’études : Le dernier diplôme que j’ai obtenu est le CAPA, j’ai donc fait la moitié du chemin. Je suis avocat. Reste la carrière à construire. Et à s’épanouir dedans. J’ai dit la moitié du chemin, really?
Matière préférée : le droit pénal international. Une vraie passion. J’espère pouvoir le pratiquer en pro bono à l’avenir, quand je serais un peu plus libre de mes mouvements en tant que collaboratrice. En attendant, je suis bénévole ASF et ONU online (en tant que traductrice juridique, une activité que j’ai exercée en auto-entrepreneur pendant mes études).
Adage latin préféré : Ad augusta per angusta. Cela signe « Vers de grandes choses par la voie étroite ».
Team pti cab ou gros cab ? Je suis team moyen-cab. Genre une vingtaine d’avocats. Je pense que j’y trouverais mon équilibre. J’ai un parcours plutôt orienté gros-cab, et une première collab en micro-cab. Que dire?
Premier manuel de droit acheté ? C’était Le lexique des termes juridiques. Un grand classique de la littérature juridique du XXème siècle!
Bosseuse de nuit ou du matin ? Je suis une bosseuse de nuit (ou plutôt disons que je suis pas du tout du matin = raisonnement a contrario).
Première carte de bibliothèque ? Première carte de bibliothèque (dans mes études de droit) : carte de BU de l’Université de Valenciennes, où j’ai fait ma licence Droit-Langues.
Appart ou colloc ? Cette question est intéressante : savoir si je suis plutôt appart ou coloc. Je vais vous la faire ultra pratique :
– coloc à Montréal avec une maniaque du ménage (signature d’un règlement intérieur et tout le tralala) ;
– coloc à La Haye avec 3 mecs membres de la même fraternité et équipe de rugby (pas du tout maniaques du ménage / bières et jeux vidéos) ;
– coloc à New York avec un écrivain et ses deux chats.
Depuis que je suis rentrée en France, j’habite seule, ça fait du bien un peu.
Deuxième partie : Toi et le droit
Première sous-partie : Soyons sérieux
Comment as-tu eu envie de faire du droit ? J’ai su que je voulais faire du droit quand je suis rentrée dans une salle d’audience pour la première fois (j’y passais mes mercredi aprem, le palais était en face du collège/lycée!). Super cliché je sais.
Après le droit, quoi ? Pour l’instant je n’ai pas « d’après droit », je viens juste de commencer! Il y aura peut être un « après avocat », et ça pourrait se passer à l’ONU si mes souhaits se réalisaient.
Le droit c’est quoi pour toi ? Le droit représente pour moi une réflexion et un moyen d’action magnifiques. Chacun en a sa vision. Chacun le pratique à sa manière. Personnellement, je veux que le droit m’aide à m’accomplir et à participer à l’amélioration de la condition humaine.
La combinaison vie pro et vie perso, tu la perçois comment ? Je pense que je ne pourrais pas sacrifier ma vie perso pour le cabinet. Pour être efficace dans son boulot, il faut être heureux dans sa vie perso. On peut s’impliquer à fond sans passer 15 heures par jour au travail, puisque de toute façon on ne peut pas être efficace pendant autant d’heures sans se vider la tête. J’ai envie que mon travail soit important dans ma vie, mais certainement pas qu’il la monopolise. Cependant, je suis réaliste et je sais que certains domaines (le corporate ahuuum), certains cabinets ne fonctionnent que comme cela, et qu’il faut parfois faire ce sacrifice au début de sa carrière.
Parle nous de ta prestation de serment ! Ma prestation de serment, c’était le 6 novembre 2014. Toute ma promo a prêté serment ce jour-là, c’était vraiment une belle initiative de l’Ecole. J’attendais ce jour avec beaucoup d’impatience, mes parents aussi! Ils ont fait la route pour venir (plus de 500 km) et n’ont pu s’empêcher d’éprouver une certaine amertume quand ils ont été « parqués » dans une autre salle avec un tout petit écran TV qui retransmettait l’audience. La prestation de serment, c’est un peu le top départ de ta carrière d’avocat, tu l’attends avec impatience, prête à bondir sur ta nouvelle vie, et pourtant ce ne sont que 4 mots prononcés à la chaine. Oui, je le jure. Ca passe vite, mais on est fier dans sa robe, et les appareils photos crépitent devant le Palais (papa-paparazziiiii). Malgré la déception liée à une organisation plus que douteuse, cela reste pour moi une superbe journée, de celles que l’on oublie pas.
Grand plaideur ou peur du vide ? A ce stade, tu ne seras pas étonnée que je te dise qu’à cette question je te réponde : « les deux ». La peur fait partie de la plaidoirie. Plus tu as peur, plus tu es impliqué. Plus tu es impliqué, plus tu es bon.
Ta première plaidoirie ? Un peu comme la prestation de serment, une journée gravée dans la roche (oui, je plaide coupable : j’écoutais sniper quand j’étais ado et influençable). Revenons à nous moutons. Pour être honnête, je n’ai pas encore plaidé en tant qu’avocat. J’ai eu l’occasion de le faire devant le JAF quand j’étais alors au stade embryonnaire d’élève-avocat (depuis je suis devenue foetus, youhou). C’était stressant, mais palpitant. Une vraie montée d’adrénaline, avec les mains moites toussa toussa. Ensuite, j’ai beaucoup plaidé « pour du beurre » à l’Ecole. Tu ressens le stress, mais pas l’enjeu.
En tant que finaliste du concours de plaidoirie de l’Ecole, j’ai aussi pu appréhendé le sentiment que provoque la prise de parole devant plusieurs centaines de personnes (soit une salle d’audience pleine à craquer), la peur du jugement de tes futurs confrères déjà en exercice, qui sont venus pour jauger « la relève » (aka bien rire devant la médiocrité des bébés avocats), des magistrats qui se prêtent au jeu (de rôle) etc. Alors oui, là je te parle pas de vraie plaidoirie, mais c’est une mise en bouche. J’ai ma première audience le 1er juillet. Qui vivra verra!
Qu’as-tu ressenti la première fois qu’on t’a appelé « Maitre » pour de vrai : La première personne à m’avoir appelée « Maitre » pour de vrai, c’était un courtier en assurances qui voulait que je choisisse une mutuelle… Et depuis, ça ne m’est arrivé que quelques fois pour 2 raisons : (i) tous les confrères m’appellent « confrère », logique et (ii) tous les clients m’appellent Marion, parce qu’ils sont tous américains et qu’en anglais c’est comme ça, on est détendu du slip et on utilise les emoji.
Deuxième sous-partie : Soyons fous
Si tu pouvais vivre (ou avoir vécu) la vie d’un autre juriste ? Si je devais vivre la vie d’un autre juriste, je choisirais les combats de Richard Sedillot. Les causes qu’il défend me tiennent à coeur.
Si tu devais tout recommencer que changerais-tu ? Et si je devais tout recommencer, je serais plus tenace dans mes candidatures de master, de stages, de collaborations. Ne rien lâcher.
Si ta vie était une oeuvre de science fiction célèbre,laquelle serait-elle ? Je me vois bien en Elizabeth Bennet, dans Orgueil et Préjugés. Si Darcy me lit, merci de lui passer mes coordonnées (mais pas le pseudo instagram, la honte…).
Quelque chose à ajouter ? Moi qui voulais faire du contentieux et défendre les causes humanitaires (ce que je fais à un petit niveau en tant que bénévole d’ASF), j’ai accepté une collaboration en conseil dans un cabinet social côté employeur (employeur type : l’américain sans scrupule amoureux des grands licenciements collectifs).
Un jour, peut-être (sourire).


